Le surendettement de nouveau en augmentation. OF du 27.02.2025.

La com­mis­sion de sur­en­det­te­ment de la Ven­dée a pré­senté son bilan 2024, mardi 25 février, dans les locaux de la Banque de France, à La Roche-sur-Yon. Elle note une hausse du nombre de dos­siers.

En 2024, 1 088 dos­siers ont été dépo­sés auprès de la com­mis­sion de sur­en­det­te­ment de la Ven­dée. Un chiffre en hausse de 23,4 % par rap­port à l’année 2023 et ses 882 dépôts de dos­siers, mais à mettre en pers­pec­tives sur le temps long. « Le niveau reste infé­rieur de 15,3 % à celui de 2019 (1 284 dos­siers) », sou­ligne Fabienne Fusil-Hen­ne­quin, direc­trice dépar­te­men­tale de la Banque de France.

Cette aug­men­ta­tion s’explique par « un effet de rat­tra­page. Ces der­nières années, l’éco­no­mie ven­déenne a été très rési­liente face aux chocs, mais elle a fini par connaître un recul ». Com­pa­rée à l’échelle natio­nale, la situa­tion reste néan­moins meilleure dans le dépar­te­ment. «Le sur­en­det­te­ment est maî­trisé, avec 180 dos­siers dépo­sés pour 100 000 habi­tants, contre 250 en moyenne pour la France métro­po­li­taine. Nous res­tons dans les dix dépar­te­ments les moins endet­tés. »

Un éta­le­ment de dettes qui peut tout chan­ger

Concer­nant l’issue des pro­cé­dures, les indi­ca­teurs sont là aussi plu­tôt posi­tifs. « Dans plus de 80 % des cas, nous par­ve­nons à mettre en place un rééche­lon­ne­ment des dettes, explique Magali Girard, admi­nis­tra­trice adjointe des Finances publiques de la Ven­dée. Nous avons une popu­la­tion qui est en capa­cité, lorsqu’on lui donne un souffle d’air, de résoudre sa dette. » Dans cette logique, la com­mis­sion tente de pré­ser­ver les biens des per­sonnes. « Lorsque la per­sonne sur­en­det­tée est pro­prié­taire de sa rési­dence prin­ci­pale, nous essayons de la main­te­nir pour ne pas ajou­ter de la détresse. »

Reste que le rééche­lon­ne­ment des dettes n’est pas tou­jours pos­sible. Dans cette situa­tion, la com­mis­sion peut pro­cé­der à l’effa­ce­ment des dettes avec ou sans liqui­da­tion judi­ciaire. Cette issue concerne 16,9 % des dos­siers trai­tés pour un mon­tant de sept mil­lions d’euros (contre six mil­lions en 2023). Mais, rap­pelle Magali Girard, « pour les per­sonnes sur­en­det­tées comme pour les créan­ciers, il est tou­jours mieux d’avoir un éta­le­ment qu’un effa­ce­ment ».

Cette volonté d’aller le plus pos­sible vers un éta­le­ment émane géné­ra­le­ment des per­sonnes endet­tées elles­ mêmes. « Les gens ne viennent pas cher­cher un effa­ce­ment. Ils se pré­sentent à nous car ils n’y arrivent plus. »

Accom­pa­gnées dans la moi­tié des cas par un tra­vailleur social, de pré­cieux relais de ter­rain pour la com­mis­sion, ces per­sonnes sont sou­vent vic­times d’acci­dent de la vie : des sépa­ra­tions, des pertes d’emploi ou bien encore une mala­die. « Ce sont des ménages qui voient leur équi­libre finan­cier bou­le­versé par ces situa­tions. » Des situa­tions où le temps est un fac­teur pré­cieux. « Plus les choses sont prises tôt, meilleures sont les chances de réso­lu­tion. Ce n’est pas une puni­tion mais une aide, une chance. »

Camille BOUZA.

Infor­ma­tions : en cas de dif­fi­cul­tés liées au sur­en­det­te­ment, com­po­sez le 34 14 du lundi au ven­dredi, de 8 h à 18 h. Le dépôt du dos­sier est pos­sible en ligne sur le site de l’ins­ti­tu­tion. Un ren­dez-vous phy­sique peut aussi être pris la Banque de France la plus proche de chez vous.